Si les Britanniques ont remporté une bataille, celle des Plaines, cela ne signifie pas pour autant que la guerre est terminée. L'armée française, désormais commandée par Lévis, bien qu'affaiblie considérablement par le manque de vivres et de munitions, constitue néanmoins une force importante qui peut toujours sauver la colonie. C'est du moins ce qu'espèrent Lévis et Vaudreuil. À cet effet, ceux-ci tentent de faire passer des bateaux devant Québec à l'automne avant que le fleuve ne gèle. Le but est de les envoyer en France afin de demander du renfort pour l'année suivante. Même si quelques-uns sont endommagés, l'opération réussit.
À Versailles, on reçoit les requêtes de Lévis avec beaucoup de réticence. Le général demande qu'un escadron pénètre dans le Saint-Laurent le plus tôt possible au printemps, et surtout avant les Britanniques. Les navires devront apporter les renforts nécessaires, c'est-à-dire 7000 soldats, de l'artillerie de même que des provisions et des munitions. Or, le Roi n'est pas plus disposé qu'il ne l'était l'année précédente à fournir un tel effort. En réponse à Lévis, celui-ci ne lui envoie que 400 hommes, des provisions et des munitions136. Qui plus est, ces renforts n'atteindront jamais Québec.