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Commission des Champs de bataille nationaux

Plaines d’Abraham

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BATAILLE DES PLAINES D'ABRAHAM

Contexte

Montcalm pris par surprise

En ce début de mois de septembre, les Français baissent un peu la garde. L'hiver approche et les Britanniques n'ont toujours pas pris la ville. L'avenir, à court terme du moins, ne s'annonce pas trop mal. Toutefois, pour passer l'hiver, il faut des vivres. Plusieurs miliciens retournent donc sur leur terre afin de faire les récoltes.

À ce petit relâchement s'additionne une autre circonstance qui favorisa grandement l'exécution du plan de Wolfe. C'est que la nuit du débarquement, les Français attendent un convoi de provisions. Bougainville, situé à Cap-Rouge, reçoit le 12 septembre une missive lui demandant de faire tout en son pouvoir pour lui permettre de passer devant les navires britanniques et ainsi se rendre à Québec durant la nuit. Les vivres manquent grandement dans la ville et dans les campements de Beauport. Tous les postes à l'ouest de la rivière Saint-Charles, dont notamment ceux de la batterie de Samos à Sillery de même que le détachement du capitaine Vergor sur les plaines d'Abraham, juste en haut de l'Anse-au-Foulon, sont informés de ne rien tenter qui pourrait nuire à cette opération. Or, celle-ci est finalement annulée. Le problème, c'est que Bougainville, de même que les hommes dans les postes sous son commandement, n'en sont pas informés. Ce manque de communication a de graves conséquences puisqu'il facilite l'approche et le débarquement des troupes britanniques à l'Anse-au-Foulon.

De plus, la nouvelle du débarquement tarde à arriver à Beauport. Les soldats français avaient bien entendu des coups de feu provenant de l'ouest de la ville durant la nuit, mais ils pensaient que c'était un affrontement lié à l'arrivée du convoi de provisions. De plus, la feinte orchestrée par Saunders devant Beauport s'était avéré très efficace. Les soldats s'étaient préparés toute la nuit à une attaque à cet endroit.

Au matin, un Canadien du détachement de Vergor arrive au camp, mais son témoignage n'est pas cru:

En rentrant dans la cour de la Canardière, arriva un Canadien du poste de M. de Vergor à qui on avoit bien mal à propos confié celui de l'Anse-au-Foulon. Ce Canadien nous conta avec toutes les marques de la peur la plus décidée qu'il avoit seul échappé et que l'ennemi étoit sur la  hauteur. Nous connaissions si bien les difficultés de pénétrer par ce point, pour peu qu'il fût défendu, qu'on ne crut pas un mot du récit d'un homme à qui nous crûmes que la peur avoit tourné la tête110.

On ne sait exactement quand et comment Montcalm a appris la nouvelle. Une note lui est probablement parvenue vers les six heures du matin l'informant d'un débarquement, sans toutefois donner l'ampleur de l'opération britannique. Quant à Vaudreuil, il rédige une missive à l'intention du colonel Bougainville à 6 h 45. Celle-ci contient quelques informations pertinentes. D'abord, le gouverneur l'informe du débarquement à l'Anse-au-Foulon. Il mentionne par la suite que Montcalm est parti depuis peu avec une centaine d'hommes et lui promet de le tenir au courant des nouveaux développements dès que possible. Vraisemblablement, trois heures après le débarquement des premiers soldats britanniques, le gouverneur n'a toujours pas une idée assez claire de la situation pour ordonner au colonel de marcher vers les Plaines avec ses hommes. Montcalm et ses officiers, notamment le capitaine Montreuil, étaient néanmoins mieux informés. À partir de 6 h 45, les troupes de Beauport se mettent en marche en direction des Plaines. Ils y seront vers 8 h 111.

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