Rangers :
Pour protéger les colons contre les attaques et les raids canadiens et amérindiens, une unité spéciale, les Rangers, est formée dès le 17e siècle. C'est néanmoins durant la guerre de Sept Ans que ceux-ci ont véritablement l'occasion de démontrer ce qu'ils savent faire et qu'ils deviennent une arme importante dans les tactiques contre les ennemis; à ce moment, ils sont incorporés à l'armée régulière et servent avec les soldats de terre. En fait, en 1755, lord Loudoun s'aperçoit que les embuscades pratiquées par ces Rangers, combinées avec les nouvelles tactiques et unités des troupes régulières, pourraient s'avérer un atout puissant. Ainsi, on trouve des Rangers à partir de ce moment sur tous les fronts britanniques77.
Lors du siège de Québec, Wolfe demande 600 Rangers pour servir aux côtés de ses troupes régulières; un nombre si élevé se justifie par le fait que le général veut contrôler les régions environnantes de la ville. Dans ces circonstances, six compagnies – 576 hommes – commandées par le Major George Scott, joignent les rangs de l'armée de Wolfe. Ils sont les premiers à débarquer à l'île d'Orléans le 25 juin et constituent le premier contact – à savoir une escarmouche – avec les troupes présentes là-bas. En juillet, deux régiments sont envoyés en renfort sur la rive est de la rivière Montmorency et les autres participent à des raids à l'ouest de la ville. De plus, la campagne de peur établie par Wolfe et la destruction de plusieurs villages qui l'accompagne est perpétrée en grande partie par des Rangers. En raison de la dispersion des troupes durant cet été, ils ne participent pas à la bataille des Plaines. Cinq compagnies rentrent en Nouvelle-Angleterre après la prise de Québec alors qu'une autre demeure dans les rangs de Murray78.
Colonial Pioneers :
Parallèlement aux Rangers, il faut compter, parmi les effectifs américains au sein des forces britanniques durant le siège de Québec, les Colonial Pioneers. Ces derniers étaient constitués des troupes de terre « américaines » et certaines compagnies étaient considérées comme aussi efficaces que les troupes britanniques. Ces soldats étaient entrainés huit mois par année par leur législature provinciale et étaient payés et équipés par leur colonie respective. C'est au Massachussetts, colonie la plus populeuse, qu'on trouve le plus grand nombre de Pioneers : ils sont au nombre de 6800 en 1759. Parmi eux, 300 débarquent à Québec en juillet de cette même année. D'après les documents qui subsistent du conflit, ces militaires ne participent pas aux combats et sont plutôt utilisés pour construire et maintenir les fortifications, batteries et campements79.
Aucune information n'est connue concernant leur équipement. Quant à leur uniforme, il est probable qu'ils n'en aient pas eu80.
Les forces britanniques à Québec en 1759
Commandants : |
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Commandant en chef de l'armée britannique en Amérique: |
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Commandant en chef – expédition de Québec : |
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Commandant de la première brigade : |
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Commandant de la deuxième brigade : |
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Commandant de la troisième brigade : |
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Nombre d'hommes |
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15e infanterie (Amherst) |
594 |
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28e infanterie (Bragg) |
591 |
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35e infanterie (Otway) |
899 |
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43e infanterie (Kennedy) |
715 |
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47e infanterie (Lascelles) |
679 |
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48e infanterie (Webb) |
852 |
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58e infanterie (Anstruther) |
616 |
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78e infanterie (Fraser) |
1269 |
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2e bataillon, 60e infanterie (Monckton) |
581 |
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3e bataillon, 60e infanterie (Lawrence) |
607 |
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Grenadiers de Louisbourg |
326 |
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Infanterie légère |
200 |
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Rangers |
570 |
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Colonial Pioneers |
300 |
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Royal Artillery |
330 |
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Total des forces terrestres |
9 129 |
Source : André Charbonneau, « Québec, ville assiégée », dans Serge Bernier et al., Québec, ville militaire (1608-2008), Montréal, Art Global, 2007, p. 141.