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Commission des Champs de bataille nationaux

Plaines d’Abraham

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LE SIÈGE DE QUÉBEC

La vie quotidienne au temps du siège de Québec

Depuis un demi-siècle, la ville de Québec s'est transformée en raison de la longue paix qui a suivi le traité d'Utrecht de 1713. Sur le plan économique, la croissance des échanges avec Louisbourg et des Antilles de même que la relance de l'industrie navale favorisent la croissance urbaine. Malgré quelques périodes de ralentissement entre 1736 et 1744, la population croît de façon importante. De 2700 en 1726, elle atteint entre 8000 et 9000 âmes dans la dernière décennie du régime français91.

Mais à l'aube du siège en 1759, la vie dans la ville et dans la colonie toute entière est devenue très difficile. Les Canadiens sont épuisés par la guerre qui dure depuis maintenant cinq ans. L'administration de la colonie est minée par de nombreuses malversations, au compte desquelles on pointe celles de l'intendant Bigot. Les relations entre Montcalm et Vaudreuil sont également de plus en plus tendues. La rareté des vivres crée de l'inflation qui rend l'accès aux denrées et certains produits difficile pour les habitants. Par exemple, l'eau-de-vie, les miroirs, les ustensiles, la poudre sont devenus hors de prix.  Enfin, même si la traite des fourrures se poursuit malgré le conflit, le castor devient de plus en plus rare92. Les Canadiens sont rationnés en nourriture et plus le temps avance, plus les rations diminuent. La plus grande famine qu'ait connue le Canada laisse les habitants de Québec dans une misère insupportable.

Les habitants de Québec vivent donc la famine, la peur, l'incertitude. Pendant qu'ils voient leur ville être détruite par les multiples bombardements, ils se demandent pourquoi les autorités françaises ne répliquent pas et pour quelle raison les munitions sont préservées93. Devant le danger, plusieurs quittent pour se mettre en sécurité94. Les bombardements incessants, en plus de détruire une bonne partie de la ville, apeurent les Canadiens, dont les enfants et les femmes, qui se réfugient dans la prière95.

Les archives de l'Hôpital Général de Québec font mention que lors du siège de Québec, les « familles de distinction, marchandes et bourgeoises, en état de se soutenir elles-mêmes » sont envoyées à Montréal et Trois-Rivières afin de « débarrasser la ville de tout ce qui pourrait lui être à charge96 ». Il semble que plusieurs familles de Québec, demandent refuge à cet hôpital qui, en raison de son éloignement des bombardements, s'avère être un asile sécuritaire97. L'espace manque toutefois rapidement. 

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