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Commission des Champs de bataille nationaux

Plaines d’Abraham

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BATAILLE DES PLAINES D'ABRAHAM

Contexte

Débarquement de l'Anse-au-Foulon

Initialement, le débarquement britannique devait avoir lieu le 8 septembre dans un lieu situé juste en-dessous de Pointe-aux-Trembles (aujourd'hui Neuville). Or, une pluie abondante retarde l'exécution du plan et force finalement le général à l'abandonner. Dans l'attente, toutefois, il en profite pour explorer la côte, mais cette fois-ci en aval de Cap-Rouge. C'est probablement à ce moment qu'il décide d'effectuer le débarquement à l'Anse-au-Foulon. Jusqu'alors, il avait suivi le plan de ses brigadiers. Pour une dernière fois, il allait changer le tout et adopter sa propre stratégie.

 Bien que ce choix soit discutable en raison des difficultés qu'impose ce lieu – falaise à escalader, positionnement mitoyen entre les troupes de Montcalm et celles de Bougainville, difficulté de battre en retraire en cas de besoin, impossibilité de mettre à profit l'artillerie – ce plan comporte quelques avantages par rapport à celui de mener les opérations plus en amont. Le fait d'effectuer le débarquement dans un lieu assez près de la ville, et de ce fait près du campement de l'île d'Orléans et de la batterie de Pointe-Lévy, permettait au général de rapatrier ses hommes qui défendaient ces lieux. Conséquemment, Wolfe pourrait compter sur environ 1000 hommes supplémentaires, portant ses forces de 3600 à 4600.

Tard dans la soirée du 12 septembre, l'assaut se prépare. On crée d'abord une diversion pour attirer l'attention de l'armée française loin de l'Anse-au-Foulon. On laisse le navire Sutherland en face de Cap-Rouge pour occuper les troupes de Bougainville tandis que l'on met en mouvement le gros de la flotte qui va et vient en face de Beauport et près de la rivière Saint-Charles. Enfin, l'artillerie s'active à la Pointe-Lévy et bombarde Québec.

Pendant ce temps, les hommes à bord des navires ancrés au large de Cap-Rouge commencent à prendre place dans de petites embarcations. Environ 1800 soldats vont constituer la première vague. Vers 2h00, ils profitent de la marée descendante pour se laisser entraîner par le courant dans un silence complet.

À l'approche de la côte, les premières embarcations britanniques se font interpeller par les sentinelles françaises. De quelle façon ? Il existe plusieurs versions de cette histoire. Certaines avancent que les sentinelles auraient demandé à quel régiment les hommes appartenaient, ce à quoi un capitaine écossais qui parlait français, probablement Donald MacDonald et non Fraser comme il est souvent mentionné dans l'historiographie109, aurait répondu “Marine”. D'autres récits avancent plutôt que la question était “Qui vive?”, à quoi MacDonald aurait répondu  “France”. Quoi qu'il en soit, il appert que l'armée française n'avait pas établi de procédure spéciale avec un mot de passe pour de telles occasions.

Les premiers soldats à débarquer vers 4h00 du matin appartiennent à l'infanterie légère. Il s'agit d'un groupe de 24 volontaires commandé par le capitaine William Delaune qui a pour mission d'attaquer les sentinelles françaises au haut de la falaise en empruntant le sentier maintenant devenu célèbre (il s'agit aujourd'hui de la côte Gilmour). Il est rejoint peu après par le lieutenant colonel William Howe, commandant de l'infanterie légère, et le reste du régiment. Or, le courant a entraîné les embarcations un peu trop en aval, ce qui risquait de compromettre la mission. Devant l'urgence d'agir avant que le jour ne se lève, Howe prend la décision d'escalader directement la falaise de sa position avec trois compagnies, tandis qu'il ordonne au capitaine Delaune de rejoindre le sentier plus à l'ouest avec ses hommes. Les soldats de Howe arrivent en premier et mettent en déroute les miliciens commandées par le capitaine Vergor. Dès lors s'accélère le débarquement des troupes britanniques. À 8h00, les hommes de Burton et de Carleton, à qui on avait préalablement ordonné de se positionner à partir de l'île d'Orléans et de Pointe-Lévy sur la rive sud en face de l'Anse-au-Foulon, complètent le reste de l'armée.

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