À leur entrée dans la ville, les Britanniques trouvent une ville qui n'est plus que l'ombre d'elle-même : elle est complètement en ruines. Suite aux bombardements, le tiers des maisons a été brûlé et beaucoup d'autres sont dans un état lamentable. Tous les édifices publics – le château Saint-Louis, le Séminaire, l'Évêché, le collège des Jésuites, l'Hôtel-Dieu, les couvents des Récollets et des Ursulines – sont endommagés et nécessitent des réparations, à l'exception du palais de l'Intendant et des casernes de la redoute Dauphine. Knox écrit à ce sujet : « La basse ville est tellement en ruines qu'il est presque impossible de circuler dans les rues qui conduisent aux portes Saint-Jean, Saint-Louis et du Palais. [...] Elles portent les marques d'une destruction presque générale130 ». Murray ordonne à cet effet à ses troupes de déblayer les rues, et de réparer les édifices publics et 500 maisons131.
De plus, le désordre le plus total règne dans la ville. Les vols sont très fréquents et les soldats, habitués à faire preuve de violence et de pillage en état de guerre, sont indisciplinés. Afin de faire face à la situation, Murray déploie des gardes aux coins les plus troublés de la ville de même qu'à la surveillance des routes, contrôle les allées et venues des citoyens et instaure un couvre-feu132.
La prise de Québec par les Britanniques entraîne également des conséquences importantes pour ses habitants. D'abord, dès le mois de septembre, ils doivent prêter serment à Sa Majesté George II. La question religieuse retient aussi l'attention. Le gouverneur Murray accorde la liberté de religion mais, sachant les soldats très hostiles à la religion des vaincus, prend des dispositions afin que, par exemple, les religieuses qui s'occupent des blessés s'abstiennent de leur parler de leur religion. Les précautions qui sont prises par le gouverneur permettent d'ailleurs que le premier hiver sous domination britannique se passe sans incident majeur133.