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Commission des Champs de bataille nationaux

Plaines d’Abraham

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BATAILLE DES PLAINES D'ABRAHAM

Contexte

L'urgence d'agir

La défaite de Montmorency porte un dur coup au moral des troupes britanniques. De même, la crédibilité de Wolfe est considérablement affaiblie. Depuis le début du siège, ses relations avec son état-major se sont considérablement détériorées. De plus, le général tombe gravement malade durant le mois d'août. De fortes fièvres le forcent à rester au lit durant plusieurs semaines. Durant ce temps, l'armée est en quelque sorte sans commandement. Aucun des trois brigadiers n'a été désigné pour le remplacer.

Il n'y a donc pas d'opération d'envergure visant à prendre la ville durant le mois d'août. Wolfe mène plutôt une politique de terreur en faisant brûler et en saccageant des villages entiers dans l'espoir de faire sortir Montcalm de ses retranchements, sans néanmoins obtenir de succès. Montcalm ne bouge pas. Or, à la fin du mois, le temps presse. L'été achève et la ville doit être prise avant que le fleuve ne gèle et emprisonne les bateaux.

Alors qu'il se remet tranquillement de sa maladie, Wolfe élabore donc un nouveau plan d'attaque et le soumet à son état-major le 27 août. C'est la première fois depuis le début du siège qu'il prend le parti de consulter ses brigadiers. Sa stratégie consiste à réattaquer à Montmorency106. Ressemblant beaucoup au plan qui a mené à la défaite du 31 juillet, celui-ci est rejeté par les trois brigadiers deux jours plus tard. Dans leur réponse au général, ceux-ci soulignent que l'expérience a démontré la force de la position française à Beauport. De plus, en cas de victoire, il resterait toujours la rivière Saint-Charles à franchir avant de pouvoir prendre la ville à revers. Or, Montcalm pourrait très bien tenir ce front en attendant que l'hiver arrive et oblige l'armée britannique à repartir bredouille.

Monckton, Townshend et Murray y vont donc d'une autre proposition107. Après avoir consulté le vice-amiral Saunders, la meilleure option serait selon eux de mener une opération en amont de la ville. Cela aurait pour effet de:

  • Couper la ligne d'approvisionnement de la ville et de l'armée française;
  • Couper la retraite possible vers l’ouest;
  • Forcer Montcalm à sortir de ses retranchements et à combattre face à face avec l'armée britannique.

Bref, ce plan avait l'avantage d'exploiter les faiblesses de l'armée française, c'est-à-dire sa dépendance envers sa ligne de communication avec l'ouest, de même que de forcer Montcalm à sortir de ses retranchements et à combattre d'une façon désavantageuse pour lui, son armée étant fortement constituée de miliciens et d'Amérindiens peu habitués de combattre en terrain découvert, c'est-à-dire à l'européenne (bataille en rangée). De plus, contrairement aux plans précédents, cette stratégie réunissait toutes les troupes plutôt que de les diviser. Ce plan sera accepté par le général Wolfe.

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