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Commission des Champs de bataille nationaux

Plaines d’Abraham

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BATAILLE DES PLAINES D'ABRAHAM

La bataille

Pendant les mouvements de troupes de l'armée française, et tandis que celles-ci se positionnent sur le champ de bataille, plusieurs miliciens et soldats des troupes coloniales harcèlent les Britanniques sur leurs flancs. Ces escarmouches causent plusieurs victimes de part et d'autre.

Entre temps, Montcalm analyse la situation et conclut qu'il ne doit pas donner à l'ennemi le temps de se fortifier. Autrement, il lui serait impossible de le déloger. De plus, retraiter à l'intérieur des murs de la ville n'est pas une solution puisqu'il juge que les fortifications ne tiendraient pas en cas de siège. Dans son esprit, il est clair qu'il doit attaquer maintenant.

C'est donc vers 10 h 00 que le général ordonne l'attaque. Les troupes se mettent en branle, divisées en trois lignes : la première est constituée de réguliers, le deuxième de miliciens incorporés aux régiments, et la troisième également de réguliers. La décision de Montcalm d'incorporer à chaque régiment de l'armée de terre un corps de miliciens s'avère être catastrophique. La ligne se défait très rapidement. À quelques pas de l'ennemi, les soldats de la deuxième ligne tirent sans en avoir reçu l'ordre. Le troisième rang tire ensuite, suivi du premier.

Devant ce désordre, les soldats britanniques restent impassibles. Leurs deux canons font feu en utilisant de la mitraille (grapeshot), mais les soldats ne bougent pas. Conformément aux ordres de leur général, ils forment une ligne de deux rangées, ce qui permet de couvrir plus d'espace que les trois habituelles119, et chargent leur fusil de deux balles pour que leur tir soit plus dévastateur. L'ordre de tirer ne viendra que lorsque l'ennemi sera à une distance d'environ 40 verges (un peu plus de 35 mètres).

Au moment opportun, la première salve britannique se fait entendre. Contrairement à ce qui est souvent avancé dans les livres d'histoire, celle-ci n'est pas le fait de tous les soldats, mais uniquement de ceux des 43e et 47e régiments, soit le centre de la ligne120. Par la suite, les autres régiments ouvrent le feu. La première ligne de l'armée française tombe, et Sénezergues, Saint-Ours et Fontbonne (officiers français) meurent sous les tirs. Une riposte se fait entendre : Monckton reçoit une balle qui le transperce et Carleton est blessé à la tête121. Les soldats britanniques avancent de quelques pas pour sortir de la fumée et y vont d'une deuxième salve. Celle-ci achève le travail. Les hommes de Montcalm battent en retraite. La bataille aura duré moins d'une demi-heure.

Qu'en est-il de Bougainville et de ses hommes le 13 septembre? Pourquoi n'ont-ils pas rejoint le reste des troupes et pris l'armée britannique à revers? Très peu de sources nous informent sur ce qu'il est advenu de ce détachement lors des 12 et le 13 septembre. Certains historiens ont déjà avancé l'idée que Bougainville avait suivi un navire britannique jusqu'à Pointe-aux-Trembles en amont de Cap-Rouge. Toutefois, cette feinte de la part de la marine britannique n'est attestée par aucune source122. Selon la lettre que le Colonel écrit lui-même à Bourlamaque cinq jours après la bataille, il ne semble avoir été informé du débarquement qu'à 8 h 00 le matin. Quoi qu'il en soit, les postes de Samos et de l'Anse-au-Foulon étaient sous son commandement et l'échec à contrer le débarquement et à se rendre sur le champ de bataille à temps doit lui être imputé123.

Ce n'est qu'après la bataille que Bougainville et ses hommes arrivent près du champ de bataille. Pour lui faire face, Townshend, maintenant aux commandes de l'armée britannique depuis la mort de Wolfe et de la blessure de Monckton, positionne les deux régiments qui sont encore sur les Plaines. Même si Bougainville n'attaque pas, sa présence force néanmoins Townshend à rester sur ses positions et l'empêche ainsi de poursuivre l'armée française qui retraite de l'autre côté de la rivière Saint-Charles.

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