Le mois d'août est marqué par une politique de terreur menée par les Britanniques. Quelques jours après son débarquement à l'île d'Orléans, le 27 juin, Wolfe fait placarder sur la porte de l'église de Beaumont une proclamation dans laquelle il invite les habitants à rentrer chez eux et à rester neutre en échange de quoi ils ne seraient pas importunés. Toutefois, s'ils s'avisaient de prendre les armes, ils subiraient les pires atrocités que la guerre peut offrir. Ces menaces ne semblant pas avoir produit les effets escomptés, elles seront réitérées à la fin juillet. Et cette fois-ci, le général passe à l'action.
Les premières expéditions punitives sont confiées à Joseph Gorham, un capitaine des Rangers, qui avait pour mission de détruire les maisons, les fermes, le bétail et de faire des prisonniers à Baie-Saint-Paul. Le 9 août, les troupes stationnées à la Pointe-Lévy peuvent apercevoir de la fumée provenant de ce village. Gorham pousse également ses actions jusqu'à La Malbaie, avant de traverser sur la rive sud où il brûle 50 maisons à Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Durant tout le mois, de même qu'au début de septembre, les Britanniques brûlent, selon une estimation somme toute assez conservatrice, près de 1400 maisons et fermes90. La campagne se poursuit sur les deux rives du Saint-Laurent, en aval et en amont de la ville de Québec. Avec cette politique de terreur, Wolfe espère que les Français sortiront de leurs retranchements et qu'ils tenteront une attaque, auquel cas le général est convaincu d'être victorieux. Mais Montcalm ne bronchera pas.